Appellation et régions

Champagne !

« Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sans jamais oser le demander »

Vin mythique, symbole de fêtes, de luxe et de volupté, le champagne sera dans quelques jours à l’honneur sur nos tables du réveillon. En attendant de remplir nos flûtes de champagnes Jacquesson, Guy Méa ou Gratien, découvrons tous les mystères de ce vin effervescent !


Où produit t-on le Champagne ?

Comme son nom l’indique, le champagne provient de la région productrice du même nom : La Champagne. Situé à 150km à l’est de Paris, elle couvre 5 départements : la Marne (66%), l’Aube (23%), l’Aisne (10%) la Haute-Marne et la Seine-et-Marne, et couvre environ 35 000 hectares de vignes. Reims en est la capitale mais d’autres villes emblématiques la font rayonner à travers le monde notamment Épernay.

Le vignoble est réparti entre 4 grandes sous-régions :

  • la Montagne de Reims,
  • la Vallée de la Marne,
  • la Côte des Blancs
  • et la Côte des Bar.

Avec chacune leurs terroir et leurs cépages de prédilection.

Champagne. Carte du vignoble de Champagne

On distingue principalement 3 cépages en champagne :

  • le pinot noir

Parfait sur les terrains calcaires et frais, c’est le cépage dominant de la Montagne de Reims et de la Côte des Bar. Les vins qui en sont issus se distinguent par des arômes de fruits rouges et une structure marquée, comme le champagne Réserve 29 de Jacquinot. C’est le cépage qui apporte à l’assemblage du corps et de la puissance.

  • Le pinot meunier

Ce cépage vigoureux convient plus particulièrement aux terroirs plus argileux, comme ceux de la Vallée de la Marne, et s’accommode mieux de conditions climatiques plus difficiles pour la vigne. Il donne des vins souples et fruités qui évoluent un peu plus rapidement dans le temps et apportent à l’assemblage de la rondeur.

  • Le chardonnay

C’est le cépage de prédilection de la Côte des blancs. Les vins de chardonnay se caractérisent par des arômes délicats, des notes florales, d’agrumes, parfois minérales. A évolution lente, c’est le cépage idéal pour le vieillissement des vins. Comme en témoigne le champagne grand cru blanc de blancs de la maison Gratien.


Terroir champenois : une mosaïque de micro-terroirs aux caractéristiques uniques dont le savoir-faire des 15 000 vignerons champenois tire le meilleur parti.

  • La première particularité du terroir champenois est d’être à la limite septentrionale de la culture de la vigne (11°C étant la température moyenne annuelle). Sa deuxième originalité est d’être sous l’influence d’un double climat, en majorité océanique mais à tendance continentale. L’insolation est à peine de 1650 heures en moyenne contre 2069 dans le Bordelais et 1910 en Bourgogne. La croissance et le développement de la vigne s’en trouvent limités et la maturation des raisins adaptée à la fraîcheur et à la finesse recherchées dans les vins de Champagne.
  • La composition du sous-sol est en majorité calcaire avec une craie affleurante à certains endroits. Cela apporte un drainage des sols et une minéralité aux vins de Champagne. En effet, la craie champenoise est caractérisée par la présence de fossiles marins. De plus, sa forte porosité en fait un véritable réservoir d’eau (300 à 400 litres au m3) qui assure à la plante une alimentation en eau suffisante même lors des étés les plus secs.

Les Origines d’un vin star

Les premiers vins champenois étaient sans bulles (tranquilles) mais étaient déjà servis sur les tables royales notamment lors des couronnements des Rois de France à la cathédrale de Reims.  Les cérémonies étaient suivies de grands festins au cours desquels les vins de Champagne coulaient à flots. Ces vins furent rapidement appréciés et reconnus pour leur qualité, devenant des cadeaux appréciables pour la haute société et les monarques.

A partir du XVIIème siècle, les vins de champagne deviennent des vins effervescents. Pierre Pérignon, dit Dom Pérignon, cellérier de l’Abbaye de Hautvillers, est considéré comme l’inventeur du Champagne : En 1670, il est le premier à pratiquer l’assemblage de raisins de différents crus, ce qui fait disparaître certains défauts. Lors d’un pèlerinage en Languedoc, il découvre la méthode de  vinification des vins effervescents de Limoux, qui existe depuis plus d’un siècle. Revenu dans son abbaye, Dom Pérignon expérimente la méthode sur les vins du vignoble champenois. C’est également lui qui introduit l’emploi du bouchon de liège, maintenu sur la bouteille par une ficelle de chanvre, ce qui permet au vin de ne pas exploser et de garder fraîcheur et bulle. De plus, il fait renforcer la bouteille en adoptant un verre plus épais, pour éviter qu’elle n’explose.

Au XVIIIème siècle, le Champagne devient célèbre à la Cour de Louis XV, et est définitivement associé à une image de fête, de luxe et de volupté. La Marquise de Pompadour dira : « le Champagne est le seul vin qui laisse la femme belle après boire ». C’est d’ailleurs à cette époque que les premières maisons de Champagne apparaissent, telles que la maison Ruinart en 1729 ou la maison Moët en 1743.

« Le déjeuner d’huitres » – Jean-François de Troy

En 1887, le syndicat des grandes marques de champagne obtient la propriété du mot « Champagne » pour tous les vins issus de la région. En 1908, une première zone d’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) est tracée, portant sur 15 000 hectares ; la délimitation définitive de 34 000 hectares est donnée en 1927. L’AOC impose 35 règles de qualité comme celle de la limitation à trois cépages autorisés (pinot noir, pinot meunier et chardonnay), limitation du rendement à l’hectare et au pressurage, ou une durée minimum de vieillissement, …


Comment fait-on du champagne ?

Le champagne est tout d’abord d’un travail d’assemblage (de cépages, de crus ou de millésimes) qui permettra de produire le vin emblématique de la maison, sa signature. Celui-ci est alors sans bulle. Le vin assemblé est ensuite transféré dans des bouteilles champenoises, on y rajoute la « liqueur de tirage », un mélange de sucre, de levures et de vin et on rebouche la bouteille. Les levures vont alors manger le sucre, le transformer en alcool, c’est une seconde fermentation alcoolique qui produit du C02, à l’origine des bulles du champagne. S’en suit plusieurs étapes : vieillissement du champagne sur lattes qui va apporter rondeur et finesse de bulles, remuage, dégorgement, dosage (ajout de plus ou moins de sucre à l’origine des « Brut zéro » « Extra Brut » ou « Brut » et habillage.

Les grands types de Champagne

  • Brut sans année : Champagnes élaborés à partir d’un assemblage de vins de différentes années. L’objectif est de conserver un goût maison stable d’une année à l’autre. Comme le brut classique de la maison Alfred Gratien.
  • Blanc de noirs (jus blanc de raisins noirs) : champagnes élaborés à partir de cépages noirs (pinot noir & pinot meunier). Style rond, puissant et gourmand.

Dégustons !

Il est maintenant temps de passer de la théorie à la pratique. Sachez que le champagne est bien évidemment idéal à l’apéritif, sa fraîcheur et ses bulles aiguiseront nos papilles et nous mettrons en appétit. Mais il aura aussi toute sa place lors d’un repas entier passant avec bonheur des huîtres au saumon fumé, équilibrant la texture du foie gras ou accompagnant le côté iodé des fruits de mers.

Bon appétit et bonne dégustation !